artiste invité / clara thomine

Née en 1990 à Nancy (France), Clara Thomine vit et travaille à Bruxelles depuis 10 ans.
Ses domaines de prédilection sont la vidéo, l'installation et la performance. Dans ses différents travaux, elle improvise beau-coup. Pour ses vidéos, elle part de situations réelles, qu’elle décrit à sa manière, souvent enthousiaste au point de les transformer, de les réinventer, sans que l'on sache bien où se trouve la frontière entre l'émer-veillement et l’ironie.
Elle s'adonne aussi à la conférence-performance avec notamment « Ça va changer » qu’elle a joué à Bruxelles à l’ISELP et à Paris au CWB. Elle y aborde des sujets liés aussi bien à la création artistique, à l’usage du numérique, qu’au réchauffement climatique. Pour sa dernière exposition personnelle, elle a ouvert un magasin éphémère où elle vend elle-même des objets trouvés après la fin du monde. Sous le titre “Tout doit disparaître”, elle joue sur l’ambiguïté d’un slogan qui évoque à la fois les soldes et l’apocalypse. Elle a créé les Éditions de la fin du monde dont elle est la seule employée et, bien sûr, la directrice générale. En 2021 avec Pleure(nt) les glaciers », elle intervient au cœur du Parc Georges-Henri (construit sur un ancien cimetière) à Bruxelles, elle inscris dans les pierres des allées les noms des glaciers disparus, les lieux où ils se trouvaient, et la date de leur disparition.

Clara Thomine présente
Le changement climatique, 2016, Vidéo, 3’47

« Depuis les années 2000, les stations de ski, activité économique fructueuse toujours croissante, n’ont eu de cesse d’investir dans des infrastructures et des aménagements toujours plus nombreux et sophistiqués. Profitant elle-même d’un séjour aux sports d’hiver, Clara Thomine met en scène ces contradictions tout en profitant de cette aubaine. Abandonnant sa foi dans l’intelligence collective qui pourrait sauver le monde des catastrophes naturelles à venir, l’artiste choisit l’ironie pour, non pas démobiliser la bêtise, mais la subvertir. Son entrain, niais et superlatif, met en avant les caricatures les moins obligeantes des comportements de notre société vis-à-vis de la nature. » Dorothée Duvivier

et
Le Ski, 2020, Vidéo, 5’07

« Suite à une résidence dans un lycée de Dubaï où, invitée par l’Institut français, elle donnait des ateliers artistiques, Clara Thomine a été frappée par cette ville qui possède l’empreinte écologique la plus élevée du monde par habitant. Dans ses centres commerciaux et complexes hôteliers gigantesques où l’on peut faire toutes sortes d’activités extravagantes, allant du ski à la nage avec des dauphins, l’artiste a filmé ces endroits «incroyables» qui semblent extraits d’une fiction: Dubaï, c’est déjà l’après fin du monde! De là, est né un premier film, Le ski, où l’artiste, depuis le télésiège d’une station de ski construite dans un dôme dont la température ne dépasse pas les -2 degrés Celsius alors qu’il se situe en plein désert, raconte ce qui se déroule autour d’elle, de manière improvisée et presque documentaire. » Dorothée Duvivier

œuvres exposées / Des pierres, des villes , de la neige.