pauline hisbacq
Sans titre (MA),
collage image d’archives et photographie,
21 x 19,7 cm,
2023
Les collages dissonnants de la série Sans titre (MA) associent les images d’archives de Pompéi à des photographies de famille faites à l’iPhone, des photographies de ma fille dans son quotidien, fait de jeux, de sommeils, de découverte des éléments qui l’entourent. Les empreintes des corps des habitants de Pompéi qui ont péri, saisis par la lave lors de l’irruption qui a anéanti la cité antique, sont rapprochées du corps de ma fille, dont les postures se confondent avec celles des morts comme calcinés.
Ainsi, la vie remplit les creux laissés par l’air du volcan.
Ce va et vient formel et temporel, que permet le collage, évoque la métamorphose spirituelle, le changement de monde, à l’oeuvre par le volcan et par la naissance. La vie coule dans les creux de la terre. Après la mort, la vie revient et c’est ainsi, c’est dans l’ordre des choses.
Alors, dans la mort résiste une tendresse, et dans la vie nouvelle se préfigure le tragique.
Ce volcan, cette enfant, c’est un monstre, un autel, une image, un sentiment. C’est l’intime et le monde.
Les images d’archives sont des reproductions de pages de livres sur l’histoire de Pompéi, tirées en jet d’encre sur papier photo glossy. Les photographies à l’iPhone sont tirées sur le même papier puis recardées / découpées à la main aux ciseaux. Les images sont alors associées et collées sur papier de couleur, et encadrées sous verre. Le geste manuel de recadrer aux ciseaux, associer sur papier, puis coller, s’inscrit dans une démarche artisanale, liée à la manipulation
des images. Il s’affirme comme une performance modeste mais active du montage.