salon de progress #2 / Des pierres, des villes , de la neige.

ZUS, zones urbaines sensibles,
27 photographies,
2023

Cette sélection d'images est issue d'un ensemble réalisé en banlieue lyonnaise pour restituer une réalité géographique et sociale, mais aussi un paysage intérieur convoquant le vécu et les sensations. L’ensemble s’articule également autour des lisières ville/nature, l’état d’altération et d’abandon de certains quartiers et les noms de lieux ou lieux-dits qui convoquent d’autres usages et d’autres imaginaires (Chemin de halage, Plage de la Baraka, Surville, Cité du Mont Blanc…). Sur ces anciennes terres agricoles devenues banlieues, la densité des unités d'habitations cohabite avec des espaces vacants, terrains vagues à moins faible rendement. En écho, les photographies montrent la végétation déracinée, persistante, envahissante.

Diaporama sonore, 3’24’’
2022
Projet réalisé dans le cadre de la résidence de création du Lavoir Numérique de Gentilly

Entre ici et ailleurs représente un quartier résidentiel de grands ensembles d’Orly dont la rénovation se termine. A proximité de l’aéroport, mais sans lien réel avec celui-ci, le contexte urbain est désormais agréable et aéré, avec une végétation omniprésente, entretenue. Les échanges avec les jeunes qui y étudient ont mis en lumière des difficultés qui perdurent dans le quartier. La bande sonore crée des échos et dissonances poétiques entre les informations transmises par les personnes et l’image des lieux. Hors-champ, la bande sonore suggère des tensions dans le quartier, ses liens et déconnexions à la région et au reste du monde.

Ville modèle,
20 photographies
2008-21

En région parisienne, des villes nouvelles ont été construites dans les années 70, Cergy, Marne-la-Vallée, Evry, Sénart et Saint-Quentin-en-Yvelines. A la même époque, la ville de Créteil, le quartier du Front de Seine à Paris et de la Préfecture à Bobigny ont également émergé. Line Francillon a exploré chacun de ces territoires, à la recherche des traces visibles des expérimentations urbaines empruntes d’utopies de l’époque; tout en observant comment les habitants y vivaient aujourd’hui. C’est une recherche et une exploration sur un temps long, qui ressemble à une sorte d’archéologie prospective.

Vidéo, 5’09’’
2013

Au milieu d'un terrain de campagne en Seine-et-Marne, loin de la ville, deux amis se baladent à vélo. Autour d'eux, des grands espaces cohabitent avec des exploitations de sables en constante évolution. Les sablières s'agrandissent au fur et à mesure du temps et cela les questionne. Les champs et chemins du passé sont devenus des plans d'eau, y aurait t-il de l'or sous terre ? Ils doivent franchir les barrières pour s'en faire une idée plus précise. La caméra les suit et est au centre des discussions, silences et itinérances.

ORE,
Film expérimental, 6’
2018

ORE est un film expérimental sur l'appropriation de la planète par l'homme. Prenant l'exemple de grandes zones minières, telles que la mine de minerai de Styrie en Autriche et la mine de soufre dans la région de Hakone au Japon, le film vise à rendre tangible la transformation de la nature et le processus de travail minier. ORE explore les relations entre les minéraux, les mineurs, le corps humain, le paysage, le bruit, les terres rares, l'économie, les forces de consommation, les désirs territoriaux et techniques et les produits de notre ère numérique.

Ecdysis,
Vidéo,12’
2018

Le terme grec ecdysis désigne la mue chez certains organismes.
Cette installation vidéo explore des lieux inhabitables, conçus pour la gestion et la circulation des flux humains (shopping malls, halls d’aéroports, etc…) et interroge leur devenir à l’échelle d’un temps géologique. Réalisée à l’aide d’un logiciel 3D à partir des gravures de la série des Carceri d’invenzione de Piranèse (XVII s°), cette architecture impossible constitue un espace mental plutôt que réel. A mesure que la caméra progresse dans cet espace, il est sujet à des perturbations climatiques, et s’y superposent d’autres images filmées sur pellicule, évocation de corps humains ou reptiliens.

AUS Express-Way,
28 photographies,
2020-22

Il s’agit d’un travail de recherche à propos de l'autoroute urbaine sud, la voie rapide de Nice. Les photographies présentent un résumé de l'enquête mené dans cette ville et autour de l’édification de l'ouvrage d’art, cette infrastructure urbaine atypique et anachronique. « En développant d’abord un travail photographique en extérieur, l’artiste explore méticuleusement des lieux choisis avec soin et met à jour leur genèse, leur devenir et la vie qui s’y déroule. Son parcours artistique est guidé par sa fascination pour l’urbanisme du XXe siècle : la modernité architecturale et la démesure des ponts, viaducs, routes et quartiers sur dalles. À partir des images qu’elle réalise sur ces lieux de vie ou de circulation — héritage cyclopéen des 30 glorieuses — elle crée des vidéos, installations et sculptures qui prolongent poétiquement et très personnellement le versant documentaire et photographique de ses recherches. » Xavier Jullien

Les Saisons Chaudes (deuxième volet)
Even stones have unwanted spies,
Vidéo, 8’57’’
2019

Filmé dans la banlieue de Téhéran, ce film est le deuxième volet d’un projet réalisé en collaboration avec Pejman Foundation (2019). Il présente l’évolution d’un personnage et ses réflexions en voix-off, un début de SF où se mêlent plusieurs niveaux de récit dans une géographie aux repères flous et diffus.

Le changement climatique,
Vidéo, 3’47
2016

« Depuis les années 2000, les stations de ski, activité économique fructueuse toujours croissante, n’ont eu de cesse d’investir dans des infrastructures et des aménagements toujours plus nombreux et sophistiqués. Profitant elle-même d’un séjour aux sports d’hiver, Clara Thomine met en scène ces contradictions tout en profitant de cette aubaine. Abandonnant sa foi dans l’intelligence collective qui pourrait sauver le monde des catastrophes naturelles à venir, l’artiste choisit l’ironie pour, non pas démobiliser la bêtise, mais la subvertir. Son entrain, niais et superlatif, met en avant les caricatures les moins obligeantes des comportements de notre société vis-à-vis de la nature. » Dorothée Duvivier

Le Ski,
Vidéo, 5’07
2020

« Suite à une résidence dans un lycée de Dubaï où, invitée par l’Institut français, elle donnait des ateliers artistiques, Clara Thomine a été frappée par cette ville qui possède l’empreinte écologique la plus élevée du monde par habitant. Dans ses centres commerciaux et complexes hôteliers gigantesques où l’on peut faire toutes sortes d’activités extravagantes, allant du ski à la nage avec des dauphins, l’artiste a filmé ces endroits «incroyables» qui semblent extraits d’une fiction: Dubaï, c’est déjà l’après fin du monde! De là, est né un premier film, Le ski, où l’artiste, depuis le télésiège d’une station de ski construite dans un dôme dont la température ne dépasse pas les -2 degrés Celsius alors qu’il se situe en plein désert, raconte ce qui se déroule autour d’elle, de manière improvisée et presque documentaire. » Dorothée Duvivier